Les pleurs sur les morts et le danger des lamentations
22/08/2010| IslamWeb
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' Adb Allah Ibn Mas'oud (Radhiya Allahou ‘Anhou) a rapporté que le Messager d'Allah (
) a dit :
« Il ne fait pas partie des nôtres, celui (ou celle) qui se lamente en se frappant les joues, se déchirant les habits, ou manifestant un comportement digne du temps de l'ignorance (Al-Jahiliyah).» (Hadith rapporté par Al-Boukhari dans son Sahih)
Abou Moussa Al-Ach'ari (Radhiya Allahou ‘Anhou) a raconté que le Porphète (
) a dit:
« Je me dégage complètement de celle qui se lamente à voix hautes (As-Saliqah), de celle qui s'arrache les cheveux ou les rases (Al-Haliqah), ainsi que de celle qui se déchire les vêtements (Ach-Chaqah) en signe de deuil! » (Hadith rapporté par Al-Boukhari et Mouslim).
Oumm 'Atiya (Radhiya Allahou ‘Anha) a raconté que le Messager d'Allah (
) a pris un engagement de la part des femmes, lors du serment d'allégeance (Al-Bai'a) qui consistait à ne pas se lamenter sur les morts. (Hadith rapporté par Al-Boukhari)
La lamentation sur les morts consiste à pleurer bruyamment tout en dénombrant les qualités du mort.
Abou Hourayra (Radhiya Allahou ‘Anhou) a rapporté que le Messager d'Allah (
) a dit:
« Deux défauts que l'on trouve chez les gens font d'eux des mécréants: l’atteinte à la réputation des gens et le fait de se lamenter sur les morts » (Hadith rapporté par Al-Boukhari et Mouslim)
Abou Said al-Khudri (Radhiya Allahou ‘Anhou) a rapporté que le Messager d'Allah (
) a damné celle qui se lamente et celle qui lui prête l'oreille. (Hadith rapporté par Abou Dawoud)
Abou Malik Al-Ach'ari (Radhiya Allahou ‘Anhou) a rapporté que le Prophète (
) a dit:
« Celle qui se lamente, si elle ne se repent pas avant sa mort, sera ressuscitée, au jour du Jugement, portant un habit de goudron et une cuirasse de gale » (Hadith rapporté par Mouslim et Ibn Majah )
Ibn 'Omar (Radhiya Allahou ‘Anhou) a rapporté que le Prophète (
) rendit visite à Sa'd Ibn 'Oubada (qui était agonisant), en compagnie de ‘Abd ar-Rahman Ibn 'Awf, Sa'd Ibn Abi Waqqas et 'Abd Allah Ibn Mas'oud (qu'Allah soit satisfait d'eux tous). Le Prophète (
) pleura. Lorsque ceux qui étaient présents le virent en larmes, ils furent affligés, eux aussi, pleurèrent. Le Prophète (
) dit:
« Est-ce que vous m'entendez? Allah ne châtie pas le mort pour les larmes versées, ou pour un cœur attristé; mais il châtie ou se montre Clément à cause de cela (et le Prophète montra sa langue). » (Hadith rapporté par Al-Boukhari et Mouslim)
De même, Osama Ibn Zaid (Radhiya Allahou ‘Anhou) a rapporté que lorsque le Messager d'Allah (
) pleura en visitant Sa'd, ce dernier lui demanda:
-« Qu'est-ce que cela ? Ô Prophète d’Allah! »
Le Prophète lui répondit:
-« C'est une clémence qu’Allah place dans le cœur de qui Il veut parmi les fils d'Adam. Et en vérité, Allah n'a de clémence qu'envers les cléments d'entre Ses serviteurs. » (Hadith rapporté par Al-Boukhari et Mouslim
Dans un hadith authentique, le Prophète (
) a dit:
« Le mort est châtié dans sa tombe, pour les lamentations que l'on a poussé sur lui! » (Hadith rapporté par Al-Boukhari et Mouslim)
Dans une autre version, Abou Moussa Al-Ach'ari (Radhiya Allahou ‘Anhou) a dit:
« Chaque fois qu'une personne meurt, et que celui qui se lamente commence à dire: "Ô notre seigneur ! Ô toi la montagne auprès de laquelle on se réfugie! Ô tel et tel ...", deux anges se chargent du mort. Ils lui assènent des coups violents sur la poitrine, en lui disant: « Est-ce vrai que tu es ainsi (comme on le dit)! » (Hadith rapporté par At-Thirmidhi qui le qualifie de Hassan)
Abou Bourda a raconté : quand Abou Moussa Al-Ach'ari s'est senti mal puis est tombé malade, il s'est évanoui; alors que sa tête reposait sur le giron de sa femme, celle-ci, prise de panique, commença à se lamenter d'une voix lancinante. Or Abou Moussa ne pouvait pas lui parler pour l'en empêcher. Lorsqu'il reprit connaissance, il lui dit : « Je me dégage de toute responsabilité, comme le Messager d'Allah (
) s'est dégagé, disant : "Je me dégage de toute responsabilité vis-à-vis de celle qui se lamente, de celle qui se rase les cheveux, et celle qui se déchire les habits!" »
Al-Awza'i a rapporté que ‘Omar ibn Al-Khattab (Radhiya Allahou ‘Anhou) a entendu des voix de femmes en pleurs qui se lamentaient. Il se dépêcha chez elles, en compagnie d'autres personnes, et dit : « C'est une pleureuse, elle ne pleure pas pour un deuil, mais elle fait couler vos larmes pour soutirer vos sous. Elle nuit à nos morts dans leur tombe, et elle nuits aux vivants par ses lamentations, parce qu'elle ne recommande pas la patience, alors qu’Allah nous l'a ordonnée! Et elle mène à l'inquiétude, alors qu’Allah l'a repoussée!»
Les hadiths susmentionnés prouvent deux choses : la première est qu'il est formellement interdit d'élever la voix avec ses pleurs. La deuxième est que le fait de pleurer sans excès, sans plaintes ni lamentations, n'est pas blâmable.