Hier, je racontais à ma mère et à mon père l'histoire d'un homme et d'une femme qui avaient convenu de divorcer après le mariage de leur dernier enfant. Ils étaient allés au tribunal pour divorcer alors qu'ils avaient presque quatre-vingts ans.
Je racontais cette histoire à mes parents, et après avoir terminé, mon père a dit à ma mère en plaisantant, autant que je m'en souvienne: «Allons-y», ou «Allons divorcer». Mais je doute qu’il ait dit exactement «Allons divorcer» ou simplement «Allons-y». Ma mère a répondu en plaisantant: «Allons-y», puis nous nous sommes assis pour manger.
Est-ce que le divorce est effectif dans ce cas? Ou bien le divorce ne se produit-il qu'avec une expression explicite des termes du divorce?
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Il faut d'abord être vigilant quant aux paroles de divorce, même dans le cadre d'une plaisanterie, car le divorce est pris au sérieux, que ce soit en plaisantant ou sérieusement.
Abou Dâwoud, al-Tirmidhi et Ibn Mâjah ont rapporté d'Abou Hurayrah (qu’Allah soit satisfait de lui) que le Messager d’Allah () a dit : « Il y a trois types de choses qui sont prises en compte même lorsqu’elles sont dites pour plaisanter : Le mariage, le divorce et la reprise (après un divorce) ».
Ibn Qudâmah a mentionné dans al-Mughni: « Ibn al-Mundhir a dit: ‘‘Tous ceux dont je rapporte l’opinion parmi les savants sont unanimes sur le fait que le sérieux du divorce et sa plaisanterie sont équivalents’’». Fin de citation.
Le fait qu’un mari dise à son épouse: «Allons divorcer» ne constitue pas un divorce, car cette phrase n'implique pas une mise en œuvre immédiate du divorce. Il s'agit simplement d'une proposition ou d'une suggestion, et cela ne conduit pas au divorce. Cette situation est semblable à une promesse, et une promesse de divorce ne provoque pas un divorce.
Ibn Taymiyyah a déclaré dans Majmou‘ al-Fatâwa: « La promesse de divorce ne se réalise pas, même si elle est répétée plusieurs fois. Il n'est ni obligatoire ni recommandé de tenir cette promesse ». Fin de citation.
Comme l'épouse lui a répondu: «Allons-y», cela signifie simplement qu'elle a accepté la proposition, à savoir se rendre auprès de l'autorité compétente pour entamer une procédure de divorce. Cela ne constitue pas une délégation de divorce en sa faveur, et ses paroles ne signifient pas qu'elle accepte le divorce, même si l'on supposait que votre père avait effectivement délégué le divorce. Ce qu'elle a exprimé pourrait être interprété comme une acceptation de cette délégation, mais il n'y avait aucune intention ni de sa part ni de la sienne.
Par conséquent, le lien matrimonial entre eux reste intact.
Et Allah sait mieux.
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